Elle aime l’âge de la forêt et les tourbillons des boules à facettes. En exploratrice de la matière sonore, Gisèle Pape tisse des chansons picturales où les mots, les sons, les voix, créent une musique propice à la rêverie et à l’émotion, faisant résonner la nature et les corps. Dans le sillon d’une chanson buissonnière ouvert par Dominique A ou Françoiz Breut, Gisèle Pape sort Oiseau, un premier EP remarqué par la critique, et augmenté ici pour sa seconde édition de deux titres inédits, “Lisandre” et “Les Montagnes Veillent”. Un disque aux allures de fables modernes et entêtantes, dont les paysages se peuplent de songes et de ritournelles hypnotiques, de terre, de silences et d’envols. Les harmonies de Couperin croisent les expérimentations de Laurie Anderson, le minimalisme de Steve Reich se colore des mélodies de Cat Power. Entre douceur et tension, avec la précision et la délicatesse des orfèvres, Gisèle Pape laisse échapper sa voix claire et envoûtante des instruments mêlés aux bruits d’oiseaux, en quête de rêverie perpétuelle.