Leur cinquième album en autant d’années, Aşk (deeper feeling of love), marque un retour au son folk-rock anatolien des années 70 qui caractérisait les deux premiers albums d’Altın Gün. Le disque dégage une énergie contagieuse que l’on retrouve dans les célèbres concerts du groupe basé à Amsterdam, et qui met en valeur la palette sonore du groupe, faite de groove pop psychédélique turc, de disco sci-fi et d’acid folk rêveur. Avec Aşk, le sextet basé à Amsterdam se détourne du son électronique imprégné de synthétiseurs de ses albums parus en 2021, Âlem et Yol. Alors que ces derniers rendaient hommage à la pop électronique des années 80, Aşk marque un retour au son folk-rock anatolien des 70’s qui caractérisait les deux premiers albums du groupe, On (2018) et Gece (2019). Mais ce nouvel album se démarque tout de même, en étant celui qui se rapproche le plus de l’énergie des concerts du groupe. « C’est définitivement plus proche d’un son live – presque comme un album live », déclare le bassiste Jasper Verhulst.  Les dix titres sont une nouvelle fois de nouvelles lectures d’airs folkloriques turcs  traditionnels, révélant comment ces chansons anciennes restent éternelles. « Ces chansons ont été reprises tellement de fois », dit Daşdemir. « Mais pas vraiment dans des versions pop psychédéliques », ajoute Verhulst. L’album commence par “Badi Sabah Olmadan”, qui figurait également sur Âlem sous la forme d’une excursion électronique brumeuse. Mais il s’agit ici d’un voyage totalement différent. Le roulement de caisse claire d’ouverture se déclenche comme un pistolet de départ, signalant une fuite en avant dans un rock spatial entraînant, avec Erdinç Ecevit fournissant une voix doloriste et un saz électrique, et la guitare slide de Thijs Elzinga suggérant un cousin anatolien de l’orage psychédélique de Pink Floyd “One of These Days”. Le saz et la guitare slide sont également présents sur “Su Suziyor”, un groove reggae-funk avec Verhulst et le batteur Daniel Smienk fournissant une toile de fond solide pour la voix implorante et taquine de Daşdemir. Sur “Dere Geliyor”, Ecevit ajoute des claviers éthérés, se lançant dans un solo de synthétiseur hypnotique, avec les percussions de Chris Bruinings qui donnent une impression de prog-folk épique. Combien de mondes encore Altın Gün visite-t-il dans cette joyeuse expédition ? “Rakiya Su Katamam” est un space rock évoquant Gong qui aurait fait escale sur le Bosphore. “Canim Oy“ est un arrêt freak-beat psychédélique issu d’un monde où le quartier de Kadiköy à Istanbul serait la Carnaby Street de l’Est. “Güzelliğin On Para Etmez” est un hymne acid-folk rêveur. Et le final, “Doktor

Civanim”, est un irrésistible disco de science-fiction avec des synthétiseurs à lampe qui ne

dépareillerait pas à côté de “Ben Bilirim” de Barış Manço. Frais mais intemporel. Enraciné dans les traditions, mais aspirant à un avenir paradisiaque. Aşk veut vous faire voyager. Tout ce que vous avez à faire, c’est de vous laisser embarquer…

  1. Badi Sabah Olmadan
  2. Su Sızıyor
  3. Leylim Ley
  4. Dere Geliyor
  5. Çıt Çıt Çedene
  6. Rakıya Su Katamam
  7. Canım Oy
  8. Kalk Gidelim
  9. Güzelliğin On Para Etmez
  10.  Doktor Civanım

 

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