Aucune pandémie mondiale ne peut entamer la volonté des musiciens de créer. Au début de la crise du Covid-19, les artistes du monde entier se sont demandés à quoi ressemblait la création musicale en confinement. En l’absence de tournées et d’enregistrements en personne, Ben Pirani et Ghost Funk Orchestra, tous deux membres du label new-yorkais Colemine, prouvent que l’esprit de collaboration peut s’épanouir malgré la distance sociale. C’est ainsi que l’idée d’échanger des remixes de titres existants est née. Chaque musicien enregistre ses parties depuis chez lui et les envoie à travers la ville pour qu’elles soient assemblées. “Modern Scene”, extrait de l’album A Song For Paul (2019) du Ghost Funk Orchestra, est réimaginé de fond en comble par Ben Pirani sous la forme d’un jazz soul psychédélique aux accents baroques. Quatre mesures de guitare solitaire font place à un saxophone solitaire qui se construit avec des cordes luxuriantes avant de s’effacer pour laisser place à la voix originale. Un solo de guitare endiablé suit avant qu’une boîte à rythmes spectrale n’arrive pour soutenir le lent crescendo avec des couches et des couches d’instruments qui disparaissent d’un seul coup avant que l’auditeur ne sache ce qu’il écoute. Seth Applebaum a fait appel à plusieurs dizaines de musiciens pour assembler son Ghost Funk Quarantine Orchestra. L’arrangement d’Applebaum de “Can’t Get Out Your Own Way”, tiré de l’album How Do I Talk To My Brother de Ben Pirani (Colemine, 2018) fait appel à des dimensions harmoniques alternatives via des instruments qui ne sont pas habituellement associés à la musique soul. Des cordes tourbillonnantes, des cuivres audacieux, un piano percutant et même un tuba ponctuent la voix hargneuse de Ben Pirani. L’effet global est celui d’un grand orchestre jouant ensemble dans la même pièce. Un vœu pieux.

  1. Modern Scene
  2. Can’t Get Out Your Own Way
Poids 0.150 kg
Format