Une fois n’est pas coutume, Bill Callahan n’aura pas attendu six ans pour nous livrer son nouvel album. A défaut d’être disque d’or, ce Gold Record est assurément un disque en or. Dès le début, il est évident que sa musique porte de l’affection aux gens, car Bill se glisse immédiatement et profondément dans chaque personnage. Parmi eux on trouve un chauffeur de limousine, une personne derrière son poste de télévision, un prétendant, un homme dans une voiture en panne, un lecteur de livres, un superfan de Ry Cooder, et un vagabond qui remarque quand les gens remarquent des choses. Ce sont les voix des gens, avec leurs hauts et leurs bas, leurs chagrins et leurs éclats de rire. L’amour est palpable. Alors qu’il se préparait à partir en tournée pour Shepherd In a Sheepskin Vest, Bill a ressorti quelques idées de chansons accumulées au fil de ans pour le retoucher. Avant qu’il ne s’en rende compte, il s’est retrouvé à les enregistrer, dans le désordre, puis de nouvelles chansons ont commencé à apparaître. C’est arrivé rapidement. Les bases ont été enregistrées live, avec Matt Kinsey aux guitares et Jaime Zurverza à la basse. Batterie et cuivres ont été ajoutés sur quelques titres. Six morceaux sur dix ont été enregistrés en une seule prise ; les overdubs, au besoin, ont été ajoutés tout aussi vite. A son écoute, on ressent la cohésion intuitive, la voix titanesque de Bill, la conversation entre les guitares de Bill et de Matt, les percussions subtiles, les effets des cuivres et synthé, les notes percutantes et discordantes, sonnant comme une bande-son destinée à accompagner et exprimer des vies vécues partout. La ruée vers l’or peut commencer.

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