Fountain Fire est le deuxième album solo de Bill MacKay à sortir chez Drag City. Le voyage musical continu du guitariste installé à Chicago est une conversation intérieure qui suit un chemin sur une carte usée dessinée de sa propre main. Un chemin qui passe par des recoins familiers et des endroits inconnus, catalysant un style autant épris de musique traditionnelle qu’avant-gardiste et qui résulte en son album le plus ample et le plus puissant à ce jour. On peut l’entendre dès le morceau d’ouverture, alors que la lave et les lacs de “Pre-California” frémissent avant ébullition, Bill assemble un pont de guitares qui superpose faisceaux acoustiques grondants, structures électriques distordues et arches slidées. En sautant audacieusement depuis des points fixes, il réalise des découvertes synergiques en plein air. Le style de composition de MacKay est à son stade le plus évolué, suivant des trajectoires en forme de serpentins à l’intérieur de motifs, réalisant des aller-retours de tonalité avec un flair instinctif et un sens stoic de l’inévitable, forgeant une mosaïque sonore qui respire et grandit organiquement pour remplir l’espace du morceau. Cependant il y a bien plus qu’une prouesse technique et une maîtrise harmonique captivante. Les morceaux de Bill MacKay sont des miniatures cinématographiques impressionnistes inspirées autant par sa passion du septième art que de la littérature. Alors que pièces musicales changent de focus dans un mouvement hallucinatoire, Bill ajoute un nouvel élément dans la partie : une paire de chansons chantées, à la fois austères et chargées émotionnellement au point de donner la chair de poule. Au côté du flux instrumental aux couleurs en permanent changement de Fountain Fire, ces moments chantés brillent avec un éclat aveuglant, comme un mirage dans le désert. Le feu du titre de l’album marque une continuité dans la vie de Bill ; sa généalogie, son histoire, son astrologie, l’effet brûlant de la diapositive surexposée du titre “Arcadia”. C’est aussi un sceau pour marquer le chaos qui nous entoure. « Si le disque reflète bien le trouble et l’urgence il jette également un regard autobiographique sur la révolte J’ai appris à m’adapter à ce paysage en constante évolution. Saisir l’inconnu est devenu une seconde nature et cela s’est rapidement ressenti dans mon art. Le sentiment aigre-doux du temps qui passe et du lieu qui change est devenu une marque de fabrique. »

  1. Pre-California
  2. Birds of May
  3. The Movie House
  4. Man & His Panic
  5. Welcome
  6. Try It On
  7. Arcadia
  8. Dragon Country
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