Émanation de Giant Sand, le groupe d’Howe Gelb qui les a fait se rencontrer et dont ils constituent la section rythmique, Joey Burns et John Convertino, respectivement batteur et bassiste (avec de nombreuses autres cordes à leur arc) se mettent à leur propre compte en fondant Calexico au milieu des années 90. Spoke, premier véritable album enregistré à domicile et fleurant bon l’artisanat délicat, sort en 1996 et jette les bases du son du groupe : dominante instrumentale seulement émaillée sporadiquement du chant de Joey Burns, incorporation de nombreux instruments (mandoline, accordéon…) et surtout recours à des climats très cinématographiques, qui viennent illustrer autant de saynètes d’un film imaginaire aux atmosphères moites et suintantes. À cheval sur des ambiances western, le folk domestique et les sons mexicains qui filtrent de l’autre côté de la frontière, Calexico réalise ici avec des bouts de ficelle un magnifique album aux titres courts et variés. La suite de leur discographie fera appel à des climats et à une production plus amples. Mais tout est déjà là, bien en place.