C’est sur un flanc de montagne à Cumbria que les premiers chuchotements du nouvel album studio de Cate Le Bon ont commencé à fleurir. Le jour, en bonne touche-à-tout, Le Bon apprenait laborieusement à faire des tables, des tabourets et des chaises en bois massif ; la nuit, avec pour seule compagnie un Meers d’occasion, le tout premier piano qu’elle n’ait jamais possédé, elle vidait son cœur. Le résultat est Reward, un album tout aussi surréaliste et tactile que les précédentes créations, mais qui est également intensément introspectif et profond ; son disque le plus personnel à ce jour. Reward s’éloigne des notes plus classiques de Crab Day (2016) avec une tendance vers l’électronique dans son utilisation dominante du synthétiseur. Pour donner vie à l’album, Le Bon et Samur Khouja, coproducteur et ingénieur, se sont longuement isolés dans le désert de Joshua Tree où un groupe de musiciens liés par la confiance et l’amitié les a rejoint au goutte à goutte : Josiah Steinbrick, Stella Mozgawa (Warpaint) à la batterie et percussions, Stephen Black (alias Sweet Baboo) à la basse et au saxophone, et ses collaborateurs Huw Evans (alias H.Hawkline) et Josh Klinghoffer aux guitares. Après le deuxième album de Drinks, son projet avec Tim Presley de White Fence, puis son travail de production sur le récent album de Deerhunter, le cinquième album de Cate Le Bon était attendu de pied ferme. L’attente a été récompensée. On y trouve des images mordantes, ironiques et souvent surréalistes. Les multiples facettes du talent de Le Bon, sa capacité à proposer différents niveaux de lecture dont les motifs ne sont pas immédiatement évidentes, sont perceptibles jusqu’au nom même de l’album qui se veut un signal d’alarme contre les comparaisons faciles et les jugements de valeur.
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