Chris Orrick est le saint patron d’un monde empoisonné. Le MC col bleu écrit des chants méchants pour les balafrés, des lettres de mort pour les oubliés, des hymnes hargneux pour les poumons de charbon. Pensez à Bukowski dans une cuite éloquente, échangeant du vin contre du whisky, un bloc-notes contre un écran DEL rougeoyant, la piste de course pour la cabine d’enregistrement. Ce sont des hymnes à la colère, à la suréducation et à la sous-évaluation. Le cryptozoologiste Chris Orrick est mort en mars dernier. Le chanteur de Detroit du même nom s’est réveillé et a lu la nouvelle de la mort de son homonyme. Cela a déclenché un voyage dans une sous-culture de folklore et d’espèces cryptiques non découvertes. Cette graine s’est développée au fil des mois pour devenir un disque sombre, industriel et abstrait : I Read That I Was Dead. Chris Orrick plonge dans une extrospection plus équilibrée du monde au-delà de sa tête. Enregistré sur un micro russe et occasionnellement avec un filtre Polymoon, le chant ajoute une qualité chaotique à ce disque. Des monstres ainsi que des métaphores se cachent tout au long de cet album de hip-hop abstrait, dirigé par un autre producteur du Michigan, The Lasso. Il nous livre une production exacte et énigmatique qui erre entre une nuit sombre sur une lande au clair de lune et un voyage sous drogue dans un pays de merveilles industrielles. Quelle Chris se joint à Chris Orrick & The Lasso sur “Specimens” avec le couplet psychoactif parfait. Pour parfaire le son, le duo se rend à Athènes pour mixer le disque avec le légendaire ingénieur du son Drew Vandenberg (Of Montreal, Toro y Moi, L’Orange). L’album est une introspection et une exploration de la société du point de vue d’un homme choisissant de vivre en exil comme un artiste échappant à la célébrité, incertain de l’avenir et de sa place dans ce monde.
- Children of Dirt
- No Place Is Safe
- Strangers
- Wendigo
- Specimens (feat. Quelle Chris)
- People
- Singapore, MI
- Gin Soaked Boy
- Dizzy Spells
- Look Alive
- I Read That I Was Dead