Alors qu’elle se trouvait sur l’île de Syros, en mer Égée, pour une représentation dans le cadre d’un festival de cinéma, Christina Vantzou a vécu ce qu’elle a appelé “un moment d’hyper focus” – une vision spécifique de la masse d’enregistrements bruts qu’elle avait accumulés pour son cinquième album. Après s’être installée sur Ano Koufonisi, une île des Cyclades, elle a entamé le “processus de réduction” consistant à façonner le matériel source en mouvements lyriques et inquiétants, tour à tour austères et ornés d’inflexions étranges : grognements glottaux, eau caverneuse, tourbillons scintillants de synthétiseur modulaire, silences langoureux. Le fait d’avoir mixé les morceaux elle-même, sans faire appel à un ingénieur, a renforcé l’intimité et la dimension autobiographique de la musique. L’instinct de Vantzou met l’accent sur le processus et l’isolement, soulignant la résonance et la retenue. Configurations fugaces de piano, d’instruments à vent, de cordes, de synthés et d’enregistrements de terrain, ce sont des espaces autant que des compositions, des cavernes surréalistes où la lumière change, imprégnées d’un sentiment de divinité invisible. Bien que dix-sept musiciens apparaissent sur le disque, le processus semble minimaliste et malléable. La définition du compositeur comme “celui qui relie les choses” est ici à la fois sondée et prouvé. Vantzou décrit Nº5 comme un lâcher prise, un lieu de frontières souples, non fixées et indéfinissables.
- Enter
- Greeting
- Distance
- Reclining Figures
- Red Eel Dream
- Dance Rehearsal
- Kimona I
- Tongue Shaped Rock
- Memory of Future Melody
- Kimona II
- Surreal Presence (for SH and FM)