Le troisième album de Chronophage est une révélation inattendue, pleine d’assurance et de délicatesse. Dur, tendre, précis et sans retenue, il concentre en dix chansons les ingrédients tragiques de ces deux dernières années. Chacune d’entre elles est un cristal bien acéré, clair et pondéré. Est-il possible d’imaginer un compromis entre Big Star et The Homosexuals ? Imaginez Nick Lowe fabriquant des œuvres défiantes qui rejettent la structure de la société civile ? Les mélodies sans contraintes et les structures joyeusement imaginatives de Chronophage mettent en œuvre ce type de musique originale et libératrice. Chronophage a vu le jour il y a cinq ans à Austin, au Texas. S’impliquant activement dans la communauté punk transgressive DIY disséminée dans le monde entier, le groupe a sorti deux albums et une poignée de cassettes, faisant toujours preuve d’une prise de risque qui semble à la fois joyeuse et désespérée. Il est clair qu’ils prennent plaisir à prendre des décisions difficiles et inattendues, mais il y a le sentiment plus glaçant que leur existence dépend en fait de cette audace. Défiant l’histoire brouillonne du groupe et de son 4-pistes, ce nouvel album s’épanouit en distillant les qualités les plus chaudes, les plus irrésistibles et les plus vulnérables de leur musique. Il est le fruit de leur approche sans précipitation de l’enregistrement, un processus de six semaines de bricolage et de clarification. C’est aussi le produit des conditions matérielles de leur phase d’écriture, la pandémie les ayant contraint à se beaucoup se voir entre eux et à être moins influencé par d’autres scènes, comme l’explique le guitariste et chanteur Parker Allen. Sans aucun doute leur disque le plus immédiat, mais sans sacrifier les conséquences mortelles ou les frissons de leur passé. Le danger et la vigueur demeurent, le ressort est encore plus tendu. C’est la preuve de l’assurance grandissante du groupe, mais cela témoigne surtout de la force des chansons. Le producteur Craig Ross rend compte de cette force à travers sa propre expérience de travail sur ce disque éponyme, expliquant qu’en termes d’arrangement, la narration du disque l’a parfaitement guidé à travers les obstacles. Le disque avait toutes les réponses à ses questions.

  1. Love Tom In A Dream
  2. After A Storm
  3. Swimmer
  4. Summer To Fall
  5. Cop In A Psyche
  6. Spirit Armor
  7. Old City Back Again
  8. Black Clouds
  9. Burst The Shell
  10. Fear Agony
Poids 0.120 kg
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