Cindytalk est l’exutoire mercuriel et expressionniste de l’artiste écossaise Cinder. Une évolution de The Freeze, son groupe punk basé à Édimbourg au début des années 1980. Elle a lancé le projet en déménageant à Londres, inspirée par la rencontre du post-punk britannique expérimental et les débuts de la musique industrielle européenne. Son travail se nourrit du hasard et de la transformation, un collage d’éléments noise, de ballades, de bandes-son, et d’improvisations.. Après une série d’albums acclamés pour le label Midnight Music, ainsi que des collaborations avec This Mortal Coil et Cocteau Twins, Cinder a migré aux États-Unis, s’impliquant dans divers collectifs techno underground du midwest et de la côte ouest. Puis, les voyages à Hong Kong et au Japon ont élargi les horizons de Cindytalk, résultant en un partenariat fructueux avec l’institution expérimentale viennoise Editions Mego, pour qui elle a sorti cinq albums aux atmosphères granuleuses et pâmées. En 2021, elle est plus impliquée que jamais notamment avec son projet des rééditions tant attendues. Sorti en 1990, le troisième album de l’énigme industrielle écossaise Cinder alias Cindytalk a commencé avec la bande originale d’un film expérimental du réalisateur anglais Ivan Unnwin intitulé Eclipse (The Amateur Enthusiast’s Guide To Virus Deployment), et devait initialement sortir via Ikon, la branche vidéo de Factory Records. Fortement inspiré par le travail sonore étrangement désincarné d’Alan Splet dans Eraserhead de David Lynch, les 15 chansons bouillonnent entre enregistrements de terrain, vignettes de piano mélancoliques et une brume métallique – une palette hybride qualifiée d’ambi-dustrial. Malheureusement, Ikon a fait faillite peu de temps avant l’achèvement du projet, le film n’a donc jamais été distribué, mais le label Midnight Music a transformé la bande originale de Cindytalk en un album intitulé The Wind Is Strong Longtemps épuisé, l’album reste l’un des plus insaisissables et aventureux de la discographie de Cindytalk, un mélange de musique concrète, de rêverie hantée et de beauté désolée. Même sans être accompagnée des images initialement prévues, cette musique est ouvertement cinématographique, évoquant des forêts crépusculaires et des couloirs ombragés. Cinder croit fermement que tout son est de la musique, et cela se manifeste pleinement ici : elle utilise le sifflement de la bande, le tic-tac des horloges, des flammes vacillantes et des chuchotements lointains. Chaque album étant une réponse directe au précédent, The Wind Is Strong… marque une rupture audacieuse avec le songwriting post-punk du In This World de 1988. Cindytalk s’aventure ici sur un terrain inconnu et sans nom et trouve de nouvelles visions de l’avenir qu’elle s’appropriera.

    A

  1. Landing
  2. Firstsight
  3. To The Room
  4. Waiting
  5. Through Flowers
  6. Secondsight
  7. Through The Forest
  8. Arrival
  9. Is There A Room For Hire
  10. Choked I
  11. B

  12. Choked II
  13. Dream Ritual
  14. Morning Bell
  15. On Snowmoor
  16. Angel Wings

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