Clarys tient le cap d’un rock franc et protéiforme. Là où ses précédents albums sentaient la saveur brute de l’autoproduction assumée, le nouveau disque, De Là, gagne en épaisseur et en nuances. Grâce, notamment, à la co-réalisation de Boris Boulbil (Dominique A, Playing Carver), qui lui apporte une certaine variation de tons dans un univers sonore qui continue de faire la part belle à une forme de noirceur éclatante, les chansons s’enchaînent dans une atmosphère poisseuse et électrique, où, pourtant, les rayons de lumières peuvent surgir d’une seconde à l’autre, sans crier gare. La voix joue satire et drame ; l’espiègle moque avant que les dents ne grincent. Et sait même s’éclipser le temps d’un long final, d’abord instrumental (“Memento Mori”) précédé par un morceau d’anthologie avec Peter Milton Walsh (The Apartments) à contre-emploi, dans la langue de Molière. Pour “De Là”, hip-hop, soul, rock se mêlent aux images de Wim Wenders, d’Hiroshima mon Amour et aux visages de l’errance gravés sur les bitumes. Pour sûr, l’artiste perpétue une tradition rock et frotte pierres à feu.

    1. De là
    2. La tempête
    3. Je me fais
    4. Mal né
    5. Le désert
    6. Mes lueurs
    7. Tourner
    8. Santiago
    9. Un moment sans répondre ft. The Apartments
    10. Memento Mori

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