Écrit et enregistré principalement en tournée, Noah’s Ark, sorti en 2005, s’inscrit dans la droite continuité de La Maison de Mon Rêve, et il est aussi indispensable que son prédécesseur, avec encore des instruments inhabituels (même pour une musique estampillée folk) comme la harpe et le xylophone, ainsi que les voix parfois criardes, très différentes et pourtant complémentaires des deux soeurs et un son très lo-fi, qui imite souvent celui d’un vieux gramophone. Ici, les deux jeunes femmes dédient leur album à leur maman (qui pose même avec elles sur la pochette intérieure), parlent de l’amour, de la religion, de la condition féminine, de la sexualité, de leur jeunesse et de leur enfance, de leurs rêves, aussi, et cette fois, des invités sont de la partie, ainsi le rappeur français Spleen, qui intervient sur “Bisounours”, et Devendra Banhart qui se cache presque sur “Brazilian Sun”. Et il y a bien sûr Antony Hegarty, d’Antony and the Johnsons, au timbre de castrat et éminente figure de proue du troisième sexe, qui vocalise sur “Beautiful Boyz”. Il y a de la place pour tous sur cette arche et dans ce monde chers à ces sacrées gamines, du moment qu’on y apporte de l’énergie, de la poésie et surtout de l’amour.

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