Remède sonore pour la gueule de bois du bug de l’an 2000 qui ne s’est jamais matérialisé, Duster, groupe venu de San Jose en Californie, a émergé du nuage d’une pipe à eau pour emmener le rock indé sur la lune, et au-delà. Les guitares rafistolées oscillent entre un chœur de branches hivernales et une couverture de fuzz distordue. Le grondement sourd d’une boîte en carton que l’on piétine dans un centre commercial désert suit le rythme en arrière-plan, tandis que des voix étouffées mi-chantées mi-parlées réfléchissent aux grands mystères du quotidien moderne. Trois années d’enregistrement et d’expériences en home studio à deux heures du matin sont réparties sur quatre LP, rassemblant les albums Stratosphere et Contemporary Movement du trio éphémère, l’EP 1975, des singles, des démos et d’autres débris divers dans une capsule temporelle, désormais libre de dériver dans le vide sans fin de l’espace. Réalisé à partir d’un mélange de cassettes rouillées et de bandes analogiques bourdonnantes, Capsule Losing Contact est présenté dans un coffret et les quatre albums sont protégés dans des pochettes tip-on épaisses. Un livret des paroles accompagne l’album et guide l’auditeur à travers la vision lo-fi du monde de Duster, agrémenté des derniers soupirs d’un âge d’or révolu, tels qu’ils ont été capturés par des appareils photo Polaroid et Kodak jetables.

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