Après la sortie de son premier album What We Drew 우리가 그려왔던 en 2020 chez XL Recordings, la DJ, productrice et auteure-compositrice-interprète Yaeji sort pour la première fois sur vinyle ses deux premiers EP qui cumulent près de 100 millions de streams. Beaucoup de choses ont été dites et répétées sur la musique de l’artiste new-yorkaise d’ascendance coréenne, sur l’intériorité de cette musique de club – comment le tremblement joyeux du refrain de “Raingurl” côtoie des couplets emplis de douceur et de doutes. Sur la singularité de cette house music si new-yorkaise qui peut contenir des récits cultivés très loin. Cette répétition est née du fait que les gens dans le monde entier, qu’ils fassent la fête ou restent chez eux, ont cette musique comme boussole. Ce sont des chansons qui ont été la bande-son de tant de soirées entre amis, à chanter en club, ou lors de promenades contemplatives sur le chemin du retour à 5 heures du matin. Ce qui peut se perdre dans cette répétition, dans la canonisation changeante de ces enregistrements comme symboles d’une scène ou d’un moment donné, c’est ce qui se cache derrière la paire de lunettes rondes qui réfléchit inlassablement le monde extérieur. Yaeji est une artiste exceptionnelle qui commence à peine à trouver sa voie en tant que créatrice et collaboratrice pluridisciplinaire. Elle a composé cette musique alors qu’elle sortait presque tous les soirs de la semaine pour être DJ ou soutenir sa communauté d’amis new-yorkais lorsqu’ils passaient derrière les platines. Ces morceaux sont nés d’explorations dans l’anonymat des pistes de danse, et se sont développés à partir de graines plantées en partageant ses premières expériences musicales en ligne.