L’auteure-compositrice-interprète et pianiste Eliana Glass, née en Australie, élevée à Seattle et installée à New York, sort son premier album chez Shelter Press. Les œuvres expérimentales et improvisées d’Eliana Glass évoquent le minimalisme sensuel d’Annette Peacock, le mystère joyeux de Carla Bley et l’intimité nostalgique de Sibylle Baier. Sa vénération pour les grands noms du jazz décalé et de l’improvisation libre est évidente, mais elle est toujours filtrée par le son naissant et naturaliste qui lui est propre. La musique de Glass repose sur un son tactile et mercuriel, ainsi que sur la puissance et la polyvalence de sa voix. Les coups de contrebasse et de batterie glissants de E chatouillent le conduit auditif et accentuent la percussion de sa voix grave distinctive, qui mêle l’équilibre sonore et androgyne à une délicatesse papillonnante. E a également un penchant électronique énigmatique qui accentue les émotions floues de l’écriture d’Eliana Glass. Qu’il s’agisse de sifflements d’arrière-plan, de voix aériennes ou de synthés kaléidoscopiques, ces ornements subtils et de bon goût proviennent souvent d’équipements analogiques spécialisés : une chambre d’écho souterraine des années 1960, un Cooper Time Cube (l’équivalent matériel du traitement audio à travers un tuyau d’arrosage) et un microphone à ruban AEA des années 1940.

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