Sur son album Regards To The End, Emily Wells, son chant éthéré flottant sur un fond de batterie, se compare à un feu qui brûle tout sur son passage. Et c’est ce qu’elle fait, dans une nouvelle œuvre embrasée qui illumine autant qu’elle blesse. La compositrice, productrice et vidéaste polymathique, explore la crise du sida, le changement climatique et son expérience vécue – en tant que musicienne queer, issue d’une longue lignée de pasteurs, qui contemple le monde alors qu’il se consume – à travers des chansons aux strates immaculées et pourtant dépouillées qui incitent l’auditeur à se mettre à l’écoute, agissant comme un aimant sur notre attention. Multi-instrumentiste issue d’une formation classique en violon, Emily pense souvent en termes d’ensemble lorsqu’elle compose. Avec une liste de collaborateurs dont son père, joueur de cor et ancien musicien religieux, elle construit les chansons de Regards to the End à partir de strates mesurées de voix, synthétiseurs, batteries, piano, instruments à cordes (violon, violoncelle, basse) et instruments à vent (clarinette, flûte, cor). La musique est numineuse en partie parce que l’expérience d’écoute est une expérience corporelle retentissante. La vie – insalubre, belle, persistante, brève – grandit à l’intérieur de chaque note.

A
1. I’m Numbers
2. Two Dogs Tethered Inside
3. All Burn, No Bridge
4. Come On Kiki
5. David’s Got a Problem
B
6. Love Saves the Day
7. Oracle at Dog
8. Arnie and Bill to the Rescue
9. The Dress Rehearsal
10. Blood Brother

Format

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