« C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche… » Ces mots de Pierre Soulages, artiste à la soif inassouvie de recherche et d’exploration qui cultivait l’un des plus beaux paradoxes – chercher la lumière dans le noir – auraient pu être signés Frédéric Lo. Mélomane jamais rassasié, mélodiste, parolier, producteur, arrangeur, il a depuis belle lurette développé un don d’ubiquité et un talent certain pour se retrouver là où on l’attend le moins. En 2004 il devient le « résurrecteur » de Daniel Darc en sortant avec lui l’admirable Crèvecœur, l’un de ces disques qui ne prend pas de ride. Quelque vingt ans plus tard, Frédéric Lo signe avec l’Anglais Peter Doherty l’album The Fantasy Life Of Poetry & Crime, un classique instantané. C’est lors du confinement que Frédéric Lo commence à travailler sur L’Outrebleu. Une période pendant laquelle Frédéric a été contraint d’abandonner cette frénésie qui semble le guider depuis toujours. Sur L’Outrebleu, il s’est occupé de presque tout. Pouvait-il en être autrement pour un disque qui est peut-être le plus intime de son auteur, un disque en équilibre parfait entre « tristesse douce et joie mélancolique » ? Un disque solo certes, mais un disque qui n’aurait pas vu le jour sans l’alter-ego François Delabrière, le guitariste François Pioggio, la chanteuse Gaëlle Kerrien, ex-collaboratrice de Yann Tiersen, Robin Guthrie, des légendaires Cocteau Twins et Clément Ducol, compositeur de la fantastique BO d’Emilia Perez de Jacques Audiard. Un disque qui sait être gravement léger et légèrement grave, un disque de mélodies à siffloter un peu partout; un disque personnel et un disque universel.

  1. Ne plus penser à vous
  2. You look fresher now
  3. Laisse-moi t’offrir
  4. Une année particulière
  5. Est-ce Madeleine?
  6. Modal #1
  7. Chanter où dort la tendresse
  8. Doux ou doux ou
  9. Gradus ad Parnassum
  10. Pigalle en Décembre
  11. Notre vie est voyage
  12. Mon amour des chansons tristes

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