Garden With Lips a quelque chose de Gérard Manset, dans la manière de se dissimuler derrière ses chansons. Quelque chose de Murat aussi : le registre est vénéneux et feutré, et osons le dire, romantique. Jalousement artisanales, ces chansons ont été soigneusement couvées de A jusqu’à Z par un artiste complet, qui ne délègue pas. À classer dans la dream pop de chambre, à la fois lo-fi et orchestrales, elles sont l’œuvre d’un styliste inlassable, qui remet cent fois son ouvrage sur le métier, tisse des cordes, des arabesques, gomme, refais, rajoute, enlève, orchestre et puis épure. Le résultat tient à l’équilibre, entre fragilité et grand art, entre mélodies plein jour et guitares de nuit, entre l’espace clos de la chambre et le cosmos. Sur son troisième album Magnolia, Garden With Lips est au sommet de son art : les morceaux se détachent les uns après les autres, de l’entêtante comptine “Magnolia” au hit pop “Animal”, en duo avec Marie Leskimo, de la tournerie orientale de “La Démesure du temps” au groove feutré de “Le Sud”, du hip-hop lowschool chuchoté de “Tu bouges” à l’imparable “Essence”. Car ce que confirme cet album lumineux, c’est la capacité de Garden With Lips à écrire des chansons qu’on n’oublie pas, et qu’on chante à son tour dès la première écoute. En résumé, des tubes. 

  • Auroral
  • Magnolia
  • L’oubli
  • La Démesure Du Temps
  • Au Bout De La Nuit
  • Animal
  • Le Sud
  • Tu Bouges
  • Descendre
  • Une Essence Particulière
  • Les Flots
  • Magnolia Après La Pluie
  • Avant Le Flou

 

Format

, , ,