Après une poignée de disques entre folk, rock et pop expérimentale, salués par la critique, c’est à mi-chemin de la chanson et de la new-wave que Garden With Lips cherche un remède à sa mélancolie. Pélissandre enfonce le clou de ses précédents disques, avec une maturité accrue, celle qui ne s’acquiert qu’avec le temps passé. Temps passé, patiemment, à vivre, à peser les distances, à mesurer le monde, à constater ses pesanteurs et ses impasses, à déceler surtout ses moments de légèreté miraculeuse et à en décanter les joies cachées. Temps d’artisan, sans compter, à polir lentement, savamment, ces petites miniatures sensibles. Pélissandre est une collection de pop songs de chambre, lustrées et feutrées, traversées de rumeurs électriques, d’accents 80’s aux basses en bois flotté, qui font fredonner, taper du pied, et se gravent immédiatement sur les lèvres. On pense parfois à Étienne Daho, mais aussi à Benjamin Biolay, et même à Gainsbourg, via un hommage avoué dans le refrain d’ »Atomes Crochus ». Ces tourneries en clair-obscur brillent à la clarté de la lampe, révèlent l’intime et le profond. Bien épaulé de Centredumonde à la guitare et Gisèle Pape à la voix, Garden With Lips cultive son jardin avec une patience d’horticulteur, en jardinier des émotions.
- Face le monde
- Atomes crochus
- Paris france Léa
- Pelissandre
- L’espace c’est toi
- L’ondée
- Beaux et fiers
- Mare nostrum
- Âme forte
- Contre–cœur