James Elkington, auteur-compositeur et guitariste de Chicago a enregistré son deuxième album au Wilco’s Loft, dans le prolongement de son célèbre premier album Wintres Woma sorti en 2017 et de ses récents travaux de production et d’arrangements pour des artistes comme Steve Gunn, Nap Eyes et Joan Shelley. Partant de la folk britannique traditionnelle en s’aventurant vers des horizons plus avant-gardistes, ces superbes nouvelles chansons, aussi simples que mystérieuses, viennent soutenir les mélodies de guitare et la poésie baritone de Elkington par des cordes, des bois et le soutien vocal de Tamara Lindeman du groupe The Weather Station. James Elkington est arrivé aux Etats-Unis à la fin des années 90, depuis son Angleterre natale, avec pour but de devenir un acteur majeur de la scène musicale de Chicago. Vingt ans plus tard, il a contribué à un nombre impressionnant de disques, de concerts et de projets, tant à Chicago (Jeff Tweedy, Tortoise, Eleventh Dream Day, Brokeback) qu’ailleurs (Richard Thompson, Laetitia Sadier, Michael Chapman). La sortie en 2017 du merveilleux Wintres Woma, son premier album solo, semblait être un moment de répit logique et sain après avoir aidé à satisfaire les besoins créatifs des autres pour pouvoir assouvir les siens. L’album semblait en effet donner à James toutes les raisons d’être satisfait puisqu’il a notamment réussi à réconcilier son illégitimité personnelle et musicale en tant qu’enfant du Royaume-Uni et homme des Etats-Unis. Mais comme la satisfaction n’existe pas au passé, et que le présent n’existe pas non plus, il s’est lancé à l’assaut de l’avenir, c’est-à-dire composer, arranger et enregistrer un album qu’on ne pourrait appeler à juste titre que d’une seule façon : Ever-Roving Eye. Le morceau “Nowhere Time” est un appel à prendre les armes contre la procrastination. “Sleeping Me Awake” est une confession sur la peur de n’être jamais à la hauteur. “Late Jim’s Lament” est un cauchemar tout en tension sur le fait d’être en retard sur la vie chanté par James Elkington comme si Davy Graham essayait de s’incruster lors d’une répétition de Joy Division. Accompagné de Nick Macri (basse), Macie Stewart (violon), Lia Kohl (violoncelle), Spencer Tweedy (batterie), Tamara Lindeman (chant), et du prolifique Paul Von Mertens (cuivres), James Elkington s’engage dans un spectre musical plus large que son précédent effort, embrassant l’illustration sonore anglaise, les bandes-originales de films d’horreur, le psychédélisme et des éléments plus rock. Le résultat est un disque plus élaboré, plus réfléchi, et plus intime.

  • A
  1. Nowhere Time
  2. Sleeping Me Awake
  3. Leopards Lay Down
  4. Moon Tempering
  5. Rendlesham Way
  • B
  1. Late Jim’s Lament
  2. Carousel
  3. Go Easy on October
  4. Ever-Roving Eye
  5. Much Master
Format

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