Depuis vingt ans, Jessika Kenney explore des univers sonores singuliers, façonnés par ses études approfondies, ses pratiques rituelles et une expressivité vocale sans compromis. Connue pour ses collaborations avec Eyvind Kang ou sa composition vocale pour Midsommar (A24), Kenney évolue à la croisée du sacré, du sonore et de l’invisible, offrant une musique où chaque nuance compte. Sur Uranian Void, elle se tourne vers l’intime, explorant mémoire, résonance et perception. L’album mêle ondes sinusoïdales, enregistrements hydrophones, ghazal de Hafez et textes originaux, pour créer une méditation sur la liminalité, où éclat et ombre vibrent de manière égale. La voix de Kenney traverse l’ensemble, tantôt chuchotée, tantôt éclatante, toujours précise : « Cet album est un exercice de transparence dans l’obscurité », explique-t-elle, « rester ouvert au doute, à la réverbération, à ce qui dépasse notre perception ». Produit et enregistré par Randall Dunn (SUNN O))), Kali Malone, Annea Lockwood), Uranian Void bénéficie d’une architecture sonore immersive, où chaque tonalité et respiration est rendue avec intimité et profondeur. Les fragments enregistrés lors de ses visites à Spokane, sa ville natale, forment la base de l’album et se transforment en quatrains incantatoires, révélant la pulsation subtile du lieu, du temps et du corps. Véritable invitation à habiter l’invisible et le presque inaudible, Uranian Void confirme Jessika Kenney comme l’une des artistes vocales les plus visionnaires de sa génération.