Le nouvel album de Lenparrot se joue le soir et laisse place à une ivresse sans stress. Pas d’effet miroir ni de chansons à tiroirs, fini le temps du retour à l’enfance, des histoires intimes, mélancoliques et cathartiques de l’adolescence qui composaient And Then He (2017), le premier album de Romain Lallement, alors au début d’un firmament volontairement mal taillé et spécialement endimanché. Le nantais enfile désormais, sur Another Short Album About Love, un costume d’artiste, sur onze pistes qui se regardent dans une glace avec audace et nous racontent tout ce que l’ordinaire leur refuserait. La fiction habille la réalité, et la réalité a l’effet d’une boisson alcoolisée. Mais attention, ceci n’est pas une tournée des bars jouée par un étendard de personnages trop fêtards. Non. Si Romain titube encore ici, c’est sur une rythmique des plus mélodiques, en plein coeur d’une galaxie de super-héros, pêle-mêle tantôt imaginaires, tantôt réels. Les couleurs sont un moteur, l’horloge n’indique plus l’heure. Les temporalités sont balayées pour l’écouter raconter une histoire aérée qui va puiser dans le jazz et le R’n’B, chez Brecht Evens et Anders Petersen.

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