Nous venons de nulle part et nous y retournons, laissant derrière nous les rêves brumeux et sombres angoisses de cette vie. La vie est une énigme, et c’est avec un grand respect pour les aléas de cette vérité que Nowhere de Masaki Batoh (Ghost, The Silence) s’éloigne de l’obscurité, avec des cordes d’acier et des voix qui résonnent hors du temps. Pendant l’été 2018, Masaki Batoh a tenu des sessions au studio GOK Sound à Tokyo dans le but de réaliser son quatrième album solo. Avec une approche de pur chanteur folk, il a commencé les enregistrements comme une simple performance live guitare/voix, en utilisant seulement deux micros. Quand davantage d’éléments étaient nécessaires, ils étaient ajoutés, mais le plus important pour lui était d’enregistrer ses performances le plus rapidement possible. Le GOK Sound est un studio d’enregistrement entièrement analogique et, après que Masaki Batoh ait ajouté quelques éléments comme une basse, des percussions, des harmonies vocales, une guitare électrique, une harpe et un peu de mellotron (tous ces instruments étant joués par Batoh lui-même par dessus sa première piste d’enregistrement), ainsi que la réverbération nécessaire, le monde de Nowhere est devenu aussi profond et étincelant qu’il l’espérait, consacrant les intentions spirituelles de ses chansons. Batoh a joué les pistes de base avec des guitares acoustiques à 6 et 12 cordes, principalement avec une Guild D-40 de 1973 et une Guild F-212 de 1972. Il a également utilisé deux guitares Gibson de 1968 (une J50 et une B12), une Martin D18 de 1972, un banjo Pirles à 5 cordes de 1966 et une guitare électrique Gibson Firebird. Tous les instruments étaient accordés en Drop D, un accordage qui lui a été enseigné au début des années 80 par le légendaire musicien folk britannique Martin Carthy, quand Batoh passait par Londres. De nombreuses chansons de Nowhere, chantées en anglais, en japonais, et même une en latin, font justement référence à sa jeunesse, lorsqu’il parcourait le monde et se confrontait à la grandeur et aux petitesses de l’humanité. Le son de Nowhere reflète avec une grande richesses dimensionnelle le monde que Batoh a parcouru, un vaste espace où résonne la musique de nombreuses ères, interprétée et chantée dans les langues de nombreuses nations. C’est un monde où la guitare peut jouer des chansons de la même manière qu’il y a des centaines d’années, ou jouer dans un style hallucinogène, ou – comme dans le dernier morceau – jouer avec un coeur et un esprit ouvert sans vraiment savoir précisément où tout ça va se terminer. La musique de Batoh aspire à trouver une tradition commune à toutes ces musiques diverses, de les faire avancer avec son propre style, et de provoquer un désir partagé de promouvoir l’humanité chez l’auditeur. Batoh a ouvert une porte pour vous, et si vous parvenez  à la franchir, Nowhere vous attend.

  1. Nowhere
  2. Tower of the Silence
  3. Tambourine
  4. Devil Got Me
  5. Gaucho No Sora
  6. Dum Spiro Spero
  7. Sundown
  8. Boi-Taüll

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