Si God Is Good (2009) était loin d’être un mauvais disque, il n’était pas tout à fait à la hauteur de ce qu’avait produit Om jusqu’alors, surtout après les sommets atteints sur Pilgrimage (2007). Le départ du batteur Chris Hakius, complice de toujours d’Al Cisneros, y était peut-être pour quelque chose. Quoi qu’il en soit, le duo semblait peiner à renouveler son metal ambient minimaliste. Depuis, comme pour aller se ressourcer ailleurs, le bass hero a reformé son cultissime groupe Sleep le temps de quelques concerts et participé au supergroupe stoner de Scott Wino Weinrich : Shrinebuilder (composé aussi de membres de Neurosis et Melvins). De retour en studio pour ce cinquième LP, on était donc curieux de voir où Om allait mettre les pieds. L’icône byzantine qui orne une fois de plus la pochette nous donne un premier indice. La musique liturgique chrétienne orientale hante en effet chacune de ces Advaitic Songs. On y retrouve aussi certains accents indiens et les lignes de basse profondes qui rappellent parfois le dub (Gethsemane). Mais Om n’est pas Pink Floyd pour autant. S’il construit parfois ses morceaux sur plus de dix minutes et tient un rythme lent et hypnotique d’un bout à l’autre du disque, il sait aussi durcir le ton (State Of Non-Return). Et tout ça sans jamais tomber dans l’emphase ou le cliché psychédélique lénifiant. Des concurrents, comme Earth ou Namm pour ne citer que les meilleurs, ne peuvent pas toujours en dire de même. La puissance sonore de God Is Good, enregistré à l’époque par Steve Albini, est largement égalée, mais ce qui fascine le plus ici reste la qualité des compositions, l’architecture sonore dessinée par le duo californien. Dans la continuité directe d’un travail minutieux entrepris depuis ses débuts, Al Cisneros signe son album le plus maitrisé. Et le plus fascinant. On ne peut donc s’empêcher de la faire : Om est allé droit au but.

  1. Addis
  2. State of Non-Return
  3. Gethsemane
  4. Sinai
  5. Haqq al-Yaqin

Poids 0.63 kg
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