Mark Nelson, alias Pan American, nous distille dans un souffle glacé son minimalisme romantique sur The Patience Fader, son nouvel album pour le label Kranky. Sur cette suite d’instrumentaux à la guitare accentués de lap-steel, d’harmonica et d’atmosphères crépusculaires, les cordes s’étalent et scintillent en vagues élégantes, balayées par le vent, un mode de guitare décrit par Brian Eno comme Duane Eddy jouant Erik Satie. Ce sont des élégies autant que des chansons, qui se laissent bercer par des courants privés de beauté et de deuil. Mark Nelson évoque de la notion de musique de phare, de l’éclat projeté depuis un poste fixe, envoyant un signal pour aider les autres à travers les rochers et les courants dangereux. Composées au cours de l’été très isolé de 2020, les pièces ont pris forme comme des méditations sur les racines et le deuil, en essayant de se connecter à ces rivières profondes et cachées qui mènent à un plus grand sentiment de communauté. Il y a quelque chose d’intemporel, de meurtri et d’américain dans cette musique, à la fois exilée et pieuse, le fantôme des régions de la Rust Belt et des Dust Bowls se profilant dans le crépuscule profond de l’horizon.

1. Swimming In A Western Hotel
2. Outskirts, Dreamlit
3. Corniel
4. The North Line
5. Baitshop
6. Harmony Conversion
7. Memorizing, Memorizing
8. Just a Story
9. Nightwater
10. Wooster, Ohio
11. Almost Grown
12. Grounded

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