Six Organs of Admittance, le projet solo psyché-folk de Ben Chasny, est de retour 3 ans après son dernier disque avec de nouvelles techniques de génération sonore et une nouvelle attitude. Son nouvel album, Companion Rises, possède une force motrice jusqu’ici seulement entraperçue sur ses précédents albums. En manipulant l’ADN rythmique, Ben Chasny a développé dans son laboratoire une nouvelle créature sonore aussi accueillante que terrifiante, aussi intrigante que provocante. D’un point de vue méthodologique – Ben compose, joue, enregistre et mixe tout lui-même – Companion Rises rappelle ses premiers travaux auxquels il applique des techniques plus modernes, délaissant l’analogique au profit du numérique, notamment sur les percussions avec l’utilisation d’algorithmes pour créer les rythmiques. À l’image de la métaphore de la concentricité souvent utilisée par Octavio Paz, Companion Rises retourne en territoires familiers mais à une distance bien plus éloignée du centre. Sur le plan sonore, les chansons de Ben regorgent d’idées, d’harmonies riches, d’arrangements magnifiques, présentant souvent deux versions en une seule, superposant les tournures électriques et acoustiques qui s’entrecroisent pour former un tout. Des vagues de champs électriques déferlent sur le disque et des solos de guitare le traversent à divers intervalles de manière déformée et fracturée comme si l’univers sonore d’Eddie Hazel venait parasiter le processeur central de Tron. Sur le plan thématique, Companion Rises présente une poignée de contes populaires dont les sujets vont de la panspermie à des constellations spécifiques pour former un disque de sci-folk en phase avec son temps et prêt à amorcer la nouvelle décennie.

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