Vous connaissez cette voix. Un vieil ami est de retour. Cette voix fait certainement partie intégrante de votre juke-box mental. Elle y est rangée avec au moins deux douzaines d’autres titres des Silver Jews, devenus officiellement des classiques en 2009, quand cette voix, celle de David Berman, a annoncé sa retraite musicale. Dix ans se sont écoulés depuis. Nul ne sait où tout ce temps est passé. Pourtant, le revoilà, Purple Mountains est le nouveau nom de plume de David Berman. Purple Mountains, c’est aussi le nom de ce qui deviendra l’un de ses plus grands albums. Un album éponyme empli d’un esprit et d’une sagesse à double tranchant, baignant dans ce mélange de joies et de peines rock artisanales. Les chansons sont impeccablement produites par Jarvis Taveniere et Jeremy Earle de Woods, polies comme le serait un plancher avant d’être foulé pour une soirée de danse et de romance. David Berman y dresse son portrait le plus honnête à ce jour, confessant très franchement un effondrement presque total dès le départ, avant de s’aventurer dans des terrains plus nuancés d’auto-critique et d’effacement professionnel. Une forme de pensée qui peine à se faire entendre dans ce pays devenu illégitime qui donne à Purple Mountains tout son intérêt et sa beauté. Poète voleur ayant dérobé les instants les plus précieux, Berman, aujourd’hui dépouillé et repentant, partage ses moments les plus misérables dans les moindres détails. Jamais Berman ne s’est autant mis à nu pour divertir les autres, même si David lui-même se tient à l’écart de la fête. Il ne faut que peu de temps pour comprendre qu’il s’agit d’un de ces albums incontournables, intemporels.

  1. That’s Just the Way That I Feel
  2. All My Happiness Is Gone
  3. Darkness and Cold
  4. Snow Is Falling In Manhattan
  5. Margaritas At the Mall
  6. She’s Making Friends, I’m Turning Stranger
  7. I Loved Being My Mother’s Son
  8. Nights That Won’t Happen
  9. Storyline Fever
  10. Maybe I’m the Only One For Me
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