Comme tous les albums de Superchunk depuis 30 ans, Wild Loneliness possède une énergie contagieuse. C’est un mélange d’acoustique et d’électrique. On y entend des échos de Come Pick Me Up, Here’s to Shutting Up et Majesty Shredding. Après la colère (plus que justifiée) de What a Time to Be Alive, ce nouvel album parle moins de ce que nous avons perdu en ces temps difficiles et plus de ce pour quoi nous pouvons être reconnaissants. Wild Loneliness renferme quelques surprises comme l’apparition du saxo d’Andy Stack de Wye Oak sur la chanson titre, les cordes d’Owen Pallett sur “This Night” ou encore les harmonies de Norman Blake et Raymond McGinley de Teenage FanClub sur “Endless Summer”. Cette dernière est une chanson pop parfaite comme on n’en entend rarement – douce, lumineuse, absolument magnifique – et pourtant elle est aux prises avec la réalité déprimante du changement climatique. À cause du COVID, Mac, Laura, Jim et Jon ont enregistré chacun de leur côté, séparément mais cela leur a aussi permis de faire intervenir d’autres invités à distance : Mike Mills (R.E.M.), Sharon Van Etten, Franklin Bruno et Tracyanne Campbell de Camera Obscura, entre autres. Certaines des chansons du disque ont été écrites avant que la pandémie ne frappe, mais d’autres, comme “Wild Loneliness”, ont été écrites pendant le confinement et parlent de l’isolement. La musique est une machine à mémoires qui cristallise les souvenirs, une madeleine de Proust sonore qui nous replonge dans des époques ultérieures. Assurément dans 10, 20 ou 50 ans, Wild Loneliness nous replongera dans le même délice qu’aujourd’hui mais nul besoin d’attendre pour s’émerveiller.

1. City Of The Dead
2. Endless Summer
3. On The Floor
4. Highly Suspect
5. Set It Aside
6. This Night
7. Wild Loneliness
8. Refracting
9. Connection
10. If You’re Not Dark

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