Souvent, lorsque la musique est construite à l’aide de synthétiseurs et d’autres générateurs de sons électroniques, leur niveau d’exactitude et de contrôle est tel que le chanteur cherche, volontairement ou non, à imiter l’artifice relatif du paysage sonore. Cela est souvent fait avec beaucoup d’effet, pensez à Kraftwerk. Mais qu’en est-il quand la musique est générée par des synthétiseurs mais que les voix proviennent d’une approche de chant au sang chaud ? Si c’est bien fait, cela peut s’accorder à la perfection, ce qui nous amène à System Exclusive. Leur collision multi-genres et multi-périodes est comme un accident de voiture dont toutes les parties sortent non seulement indemnes mais sûres d’avoir passé un bon moment, comme deux sessions d’enregistrement différentes partageant le même espace et faisant en sorte que cela fonctionne. La chanteuse Ari Blaisdell (précédemment de Lower Self, The Beat Offs) coexiste parfaitement au milieu des rythmes entraînants et des vagues de synthétiseurs, et sa guitare contribue à libérer les morceaux des pièges souvent stériles que peuvent constituer les synthétiseurs. L’utilisation intelligente par Matt Jones (précédemment de Male Gaze, Blasted Canyons, et qui continue d’être l’homme des coulisses de Castle Face) de batteries live apporte une brillante juxtaposition contre les machines. Le discours sincère et sans ironie d’Ari est la conclusion parfaite de ce disque très réussi enregistré avec talent par Enrique Tena Padilla (Osees, Wand, Beach House) dans leur studio de jardin en pleine pandémie et orné d’une illustration originale de Miles Wintner (L.A. Takedown, Mr. Elevator, Devon Williams).
1. We Follow
2. Close Encounters
3. In An Instant
4. Game of The Fool
5. Magdalena
6. In Line Online
7. Carole Anne
8. Stay With Me
9. Not Too Late
10. :59
11. Maybe It’s Better