Écrit dans les mois qui ont précédé et suivi la sortie de leur cinquième album Plum, acclamé par la critique, The Jacket est une sorte de boucle bouclée pour le duo composé de l’auteure, compositrice et interprète Molly Hamilton et du guitariste Robert Earl Thomas. Sur le plan thématique, il aborde les questions plus larges de Plum sur les valeurs attribuées au temps et au travail d’une personne à travers le prisme plus raffiné de la performance et de la création musicale. Cela est dû en partie au retour récent du groupe à New York, le lieu de leur propre histoire d’origine, où ils ont enregistré The Jacket au studio Diamond Mine avec le coproducteur et affilié réputé de Daptone Records, Homer Steinweiss. En plus de Molly et Robert aux guitares, on trouve Michael Stasiak à la batterie, J.D Sumner à la basse et Michael Hess au piano et clavier. Les retrouvailles sont toujours propices à la réflexion, et Molly admet que la plupart des thèmes de l’album sont liés aux expériences formatrices des premières années du groupe. Certaines chansons parlent du processus d’acceptation et d’évolution (“Unwind”, “Salt”), tandis que d’autres évoquent le regret (“True Blue”, “Forget It”). Le titre éponyme de l’album évoque les costumes, au sens propre comme au sens figuré, dont nous revêtons notre personnalité : imprégnés de sens, d’une conscience du temps et de l’espace, ils deviennent si représentatifs de ce que nous pensons être avant d’être finalement abandonnés. Les espaces symboliques du travail, de la musique, de la vie nocturne sont vus à travers la brume que forment les souvenirs de nos propres légendes inconnues. Musicalement, on passe avec fluidité de douces ballades à la dérive à des jams construits sur des couches de guitares superposées, des percussions poussiéreuses et des lignes de basses vagabondes. Ailleurs on peut entendre des flûtes joueuses, des textures vocales et des orgues souterrains. Le jeu de guitare de Robert est plus expressif et émouvant que jamais, et la voix de Molly se pose doucement sans effort. Cette dynamique sans faille est parfaitement amplifiée au mixage par Chris Coady (Yeah Yeah Yeahs, Beach House). Le groupe porte toujours les mêmes influences : Yo La Tengo, Neil Young, Cowboy Junkies, Cat Power et Richard & Linda Thomspon. Ils ponctuent de manière experte le slowcore, la dream pop, l’indie rock du Pacific Northwest, et l’outlaw country, ce qui donne une esthétique des années 60 rencontrant celles des années 90. Malgré toutes ces textures familières, on y retrouve toujours quelque chose de nouveau : c’est un disque actuel et maîtrisé.

1. While You Wait
2. Everything Is Simple
3. Salt
4. True Blue
5. The Jacket
6. Unwind
7. The Drive
8. Slow Dance
9. Forget It
10. Sleeper

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