Groundswells est le troisième album de Wren, formation noise rock/sludge de Londres, et le premier pour Gizeh Records, le label de Manchester. Les six méditations sonores aux accents mélancoliques, que l’on retrouve sur ce nouvel album, se déploient entre des performances personnelles dépourvues de tout artifice et des paysages sonores mouvants. Débutant par un titre monochrome, “Chromed” annonce les intentions stylistiques du disque, renonçant aux pièges de l’harmonie traditionnelle avec des oscillations intentionnelles de hauteur et de tonalité. Une multitude de percussions nous entraîne jusqu’au bout avec des réponses subtiles et des oscillations ciselées par le producteur Scott Evans de Kowloon Walled City. On peut également apprécier l’habileté de Wren à manier le genre et la forme, refusant de se limiter à l’un ou l’autre. Le disque évolue entre un post-punk impétueux, des vagues de sludge redoutables et des échos de chorales austères. Les motifs pulsés du Krautrock présents dans leurs précédents travaux sont revisités, en mettant un accent particulier sur l’emblématique motorik, tandis que l’album pousse les compositions jusqu’à leurs tensions les plus extrêmes par des répétitions effrénées. Combinée avec le travail pictural et les chants fantomatiques des Fvnerals, la collaboration cherche une nouvelle voie affective empreinte de vulnérabilité mélodique. En revanche, l’élégie finale est parsemée de cycles dysharmonieux du violoncelle agonisant de Jo Quail. Comme pour les autres morceaux, les répétitions offrent des climax sonores de psychédélisme obscur, menés par des spirales stalagmitiques d’atonalisme.

  1. Intro
  2. The Bit
  3. Canter
  4. Gait
  5. Springenden
  6. Wild at Heart
Format

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