L’histoire du tristement célèbre Ted Kaczynski, surnommé « Unabomber », a été mise en images par le réalisateur américain Tony Stone. Ted K. Kaczynski est connu pour avoir tragiquement assassiné trois personnes, et en avoir blessé 23 autres, à l’aide de bombes envoyées par la poste mais aussi pour ses nombreux écrits sur les méfaits de la technologie qu’il composait pendant sa résidence primitive dans les bois du Montana. Le choix de Tony Stone de confier la musique du film au célèbre artiste électronique Blanck Mass a quelque peu d’ironique et crée une tension évidente, parfaite pour le sujet controversé et complexe du film. C’est en 2020 que Blanck Mass a signé sa première musique de film, pour la bande originale du film de Nick Rowland, Calm with Horses, qui a été acclamé par la critique. Cette expansion dans de nouveaux domaines de composition mélodique et d’exploration texturale a apporté à Blanck Mass de nombreux nouveaux fans, dont le cinéphile numéro un de la BBC, Mark Kermode, qui a proclamé l’œuvre de bande originale de l’année. En 2021, Blanck Mass a remporté le prestigieux Ivor Novello Award de la meilleure musique originale de film et s’est fermement établi à l’avant-garde de la dernière vague en date de magiciens du paysage sonore expérimental. En enregistrant pendant le confinement dans son studio d’Édimbourg, en Écosse, Ben Power alias Blanck Mass se trouvait dans le cadre parfait pour une pièce musicale destinée à capturer l’isolement central à l’histoire de Kaczynski. Ben Power travaillait également avec un réalisateur situé dans un fuseau horaire décalé de 10 heures, ce qui l’a obligé à travailler au milieu de la nuit lors de nombreuses sessions et a ajouté une intensité appropriée au processus de composition. Il voulait que le projet ressemble à une épopée et s’est inspiré des légendes Sergio Leone et Ennio Morricone pour capturer l’énergie du bien contre le mal. La folie douce du son obtenu est exquise et monte lentement en intensité et en désespoir au fur et à mesure que la partition avance. Blanck Mass parvient à capturer parfaitement la complexité, la terreur et l’émotion profonde du film tout en présentant un album souvent d’une beauté à couper le souffle et toujours magistral qui se suffit à lui-même en tant qu’œuvre d’art.

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