Alors que l’EP Ku Mwezi de Chrisman explorait principalement les mutations afrohouse influencées par le gqom et la trap, son premier album prend une direction différente. Sur Makila, Chrisman offre une vision expérimentale du son tarraxinha : une fusion lente et sirupeuse des modèles de dance angolais kuduro et kizobma, qui oscille entre drones flous et gqom liquoreux. Sur “Angels of Kivu”, il relègue le rythme squelettique et cliquetant à l’arrière-plan, laissant les mélodies électrifiées du likembé prendre la place d’honneur. Sur le plan sonore, c’est comme si les légendes congolaises Konono No.1 avaient été projetées dans un futur électronique psychédélique en passant par Durban. “Fatiliya” s’enfonce plus profondément dans le territoire tarraxinha, avec des synthés familiers en dents de scie qui accentuent les kicks lents et graves ainsi que les leads aériens. Si l’ossature est angolaise, Chrisman aborde sa musique en ayant pleinement conscience de la trap et du gqom d’Atlanta, sans jamais ignorer la puissante pression des infrabasses. Cela n’est jamais plus évident que sur le morceau titre, où il construit une atmosphère hantée de cloches et de drones installée sous des percussions en staccato et des coups de drill. Makila est une musique stimulante qui prend des formes africaines divergentes et les fusionne avec une habileté et une dextérité de haut niveau. C’est une nouvelle étape audacieuse pour la musique électronique d’Afrique de l’Est qui souligne l’incroyable créativité et talent qui émergent de la République démocratique du Congo. Maxi 45 tours sur vinyle blanc avec splatter noir.
- Alarmed For Passion
- Angels of Kivu
- Apana Gusa
- Fatiliya
- Haaa-Hooo
- Lupupu
- Makila
- Mazingira is Bleeding
- Njiya
- No Umeme
