Take One rassemble les plus grands succès du Hallelujah Chicken Run Band ainsi que plusieurs morceaux rares enregistrés entre 1974 et 1979, tous soigneusement remasterisés à partir de bandes originales et de sources vinyles. En 1972, la Rhodésie – comme on appelait alors le Zimbabwe – était au milieu d’une longue lutte pour l’indépendance de la domination coloniale britannique. Dans les hôtels et les boîtes de nuit de la capitale, les groupes pouvaient gagner leur vie en jouant un mélange d’afro-rock, de cha-cha-cha et de rumba congolaise, mais à mesure que le désir d’indépendance se renforçait, un certain nombre de musiciens zimbabwéens ont commencé à se tourner vers leur propre culture pour s’en inspirer. Ils ont commencé à imiter le son staccato et les mélodies en boucle du mbira (piano à pouces) sur leurs guitares électriques, et à reproduire les rythmes des shaker insistants du charleston. Ils ont également commencé à chanter en shona (une des 16 langues officielles des Zimbabwe) et à ajouter des messages ouvertement politiques à leurs paroles, tout en sachant que le gouvernement minoritaire à majorité blanche ne les comprendrait pas. De cette collision d’instruments électriques et de traditions indigènes, un nouveau style de musique populaire zimbabwéenne – plus tard connu sous le nom de Chimurenga, du mot shona pour ‘lutte’ – est né. Et il y avait peu de groupes plus essentiels au développement de cette musique que le Hallelujah Chicken Run Band. Le groupe a vu le jour lorsqu’un jeune trompettiste du nom de Daram Karanga a proposé de former un groupe avec le but de divertir les travailleurs d’une mine de cuivre dans la ville de Mhangura. Le line-up original, comprenant le légendaire chanteur Thomas Mapfumo (du groupe The Blacks Unlimited), et Joshua Hlomayi, l’un des pionniers de la guitare de style mbira, a commencé en jouant de la rumba et de l’afro-rock, populaires dans la capitale. Bien que ce fut un succès auprès des propriétaires blancs de la mine, les ouvriers l’ont accueilli avec indifférence. C’est quand ils ont commencé à ajouter des arrangements électriques de musique traditionnelle shona à leur répertoire, que le public s’est déchaîné. Leur réputation se répand alors rapidement et, en 1974, ils sont invités dans la capitale pour participer à un concours national de musique organisé par le label sud-africain Teal. Ils remportent le concours, et attirent l’attention du célèbre producteur Crispen Matema, qui organise rapidement leurs premières sessions d’enregistrement. Ils y enregistrent une demi-douzaine de chansons, dont “Ngoma Yarira” et “Murembo”, deux singles qui changeront le cours de la musique populaire zimbabwéenne. Au cours des cinq années suivantes, le groupe déménage de sa petite ville minière vers la capitale, subissant de nombreux changements de line-up et effectuant quelques visites de plus au studio d’enregistrement, sans jamais perdre l’urgence bruyante qui les ont fait passer du statut d’artistes populaires au statut de titans de la culture zimbabwéenne.

  1. Mudzimu Ndiringe
  2. Kare Nanhasi
  3. Tamba Zimba Navashe
  4. Ngoma Yarira
  5. Sekai
  6. Manheru Changamire
  7. Gore Iro 3:19
  8. Mukadzi Wangu Ndomuda
  9. Alikulila
  10. Tinokumbira Kuziva
  11. Mutoridodo
  12. Ndopenga
  13. Mwana Wamai Dada Naye
  14. Chaminuka Mukuru

 

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