Depuis 2015, Kamikaze Palm Tree est une sorte de mystère. Aujourd’hui, en des temps non moins mystérieux, Drag City les accueille sur une île tropicale pour célébrer l’énergie de leur deuxième album, Mint Chip, sur lequel le groupe joue son étrange rock du 21e siècle. Il y a sept ans, c’est à San Francisco qu’ils ont émergé et qu’ils se sont trouvés. Au fil de deux EP et d’un set live publié sur Bandcamp, ils ont exploré tout ce qu’ils aimaient, tout à la fois. Le concert de KALX, joué au début de l’année 2018 avec une formation plus étoffée (harpe et saxophone !) était un signe précurseur de ce qui allait arriver. Le monde sauvage qu’ils s’étaient créé se remplissait bien, mais il était l’heure pour Kamikaze Palm Tree de faire entrer leur son par la grande porte. Avec cette idée en tête, ils conçoivent leur premier album, Good Boy (2019), enregistré au studio Tiny Telephone de San Francisco par Spencer Hartling. Écrit pour être joué en live, Good Boy est un album pop mutant monumental et subtil qui n’a fait que devenir toujours plus agréable à écouter au cours des deux dernières années. Maintenant, c’est l’heure de Mint Chip. Dylan Hadley et Cole Berliner y puisent plus profondément que jamais dans leur univers malicieux, dialoguant avec une intention commune absurde qu’ils n’ont pas encore pris le temps de remettre en question. Les morceaux décalés ont fait place à des compositions aquatiques palpitantes. Les sons de guitare de Cole, fins comme du fil, semblables à des cloches, downtunés comme dans un blues, glissants et élégants, se déploient avec intention. Le travail de Dylan à la batterie, semblant sans effort mais précis, basé sur de lourdes fondations, mène la danse et interagit de manière organique avec toute la structure émergente, fixant les cadres pour soutenir son chant et accueillir le flot incessant des mélodies. Avec l’arrivée de Josh Puklavetz, les choses qui n’avaient pas de sens auparavant – comme la basse – sont maintenant parfaitement en place. Le violon et la clarinette, respectivement Laena Myers Ionita et Brad Caulkins, complètent le spectre tonal. Le tout a été réalisé au pied des collines des Wiggle World Studios d’Altadena, avec Spencer Hartling aux commandes et Tim Presley à la production ! Pour ce qui est des chansons, les images qu’elles conjurent – qui vont de légèrement grotesque à intrinsèquement ridicule – sont d’une certaine manière intimes mais dépourvues de contexte: aucune ne parle de quoi que ce soit en particulier. Ambiguïté et nostalgie vont main dans la main – l’auditeur, même s’il nage en plein paradoxe, fredonne indubitablement.

  1. Flamingo
  2. In The Sand
  3. Bongo’s Lament
  4. Predicament
  5. Club Banger
  6. Westside Syncopation
  7. Y so K
  8. Cole’s Milk
  9. Smoke On The Milk, But My War
  10. Mint Chip
  11. Come In Alone
  12. Chariot On Top
  13. The Hit
  14. Stabilo
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