Si le Château Marmont pouvait chanter, il le ferait comme ça. La voix de Loren Kramar vibre du bourdonnement impudique d’une chambre après le départ d’une célébrité. Aspiration extatique. Doute. Proximité. Désir. L’album Glovemaker traite des peaux que nous façonnons afin d’être vus par le monde, et Loren nous rappelle que nous sommes tous en représentation. Quels que soient les gants que nous enfilons. Loren a toujours été obsédé par la célébrité. Pas par les gens célèbres, mais par l’électricité qui pervertit l’attention – le désir écrasant d’être vraiment vu. Son engouement pour la célébrité est inextricablement lié à son identité queer et à son propre désir de vivre en dehors de la peur. Être célèbre, c’est sortir du placard. Être connu. Être soi-même. Moitié poète, moitié diva théâtrale, Loren évoque en boucle la tragédie qu’est respirer sur cette planète, car comme Eartha Kitt ou Cat Stevens. Loren est au fond de lui un incroyable conteur d’histoires. Cet album est un sanctuaire, un manteau posé sur le feu ardent de la vie, recouvert des souvenirs de Loren ; toute la douleur et la luxure y éblouissent, à la vue de tous. C’est un album de songwriter. Les paroles de Loren sont les siennes, et on le ressent à l’intonation de chacun de ses mots lumineux. Glovemaker claque et plane. L’album est une ouverture extatique à l’amour et à la solitude, aux rêves et aux promesses, à tout ce que Los Angeles a à proposer. Nous nous laissons porter par ses émotions aux limites du genre, sur une vague de pop moderne.

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