Le producteur basé à Seattle, Jeff McIlwain, alias Lusine, revient avec son neuvième album, Long Light, qui marque sa vingtième année chez le label Ghostly International. Influence citée par une myriade d’artistes électroniques, dont la londonienne Loraine James (Whatever the Weather), Lusine est connu pour une musique viscérale et cinétiquement curieuse qui fusionne techno, pop et composition expérimentale. Ces dernières années, Jeff a poussé son art au sommet avec un travail plus collaboratif et avant-gardiste. Long Light fait briller la ligne de fond; ses motifs et ses textures en boucle emblématiques sont dynamiques mais minimalistes comme toujours. Structurellement simple, ajustée au millimètre et lumineuse, sa musique rayonne de façon la plus directe à ce jour. On y trouve des contributions vocales d’Asy Saavedra, Sarah Jaffe ainsi que la participation de Vilja Larjosto et Benoît Pioulard qui avaient déjà collaboré sur l’album Sensorimotor sorti en 2017. Lusine a trouvé son son très tôt, mais il n’a jamais cessé de repousser son potentiel. Avec Long Light, on trouve un artiste extrêmement concentré sur le processus avec un niveau de clarté et d’immédiateté exceptionnel. Il identifie l’élément sonore central, une partie vocale ou une simple séquence rythmique à partir de laquelle construire tout le reste. En ouverture, sur “Come And Go”, il démultiplie une prise vocale de sa collaboratrice de longue date Vilja Larjosto dans un chœur céleste. C’est la mélodie de basse sur le single “Zero to Sixty” qui se courbe autour de la voix de Sarah Jaffe. Sur “Dreaming”, il apporte de subtiles modifications au timbre et à la texture de la voix d’Asy Saavedra (Chaos Chaos) alors que les carillons, tintements et claquements oscillent. Avec “Long Light”, ce sont les rythmiques construites à partir de samples du batteur Trent Moorman et une tendre contorsion poétique de son ami Thomas Meluch alias Benoît Pioulard (Morr Music, Kranky) qui installent l’ambiance. L’album équilibre les motifs pop vocaux avec certaines des expressions instrumentales les plus fortes de Lusine, des inclinations ambient (“Faceless”, “Plateau”, “Rafters”) aux hochements de tête hypnotiques de “Cut and Cover” et “Transonic”. Il est rare d’arriver à un travail marquant deux décennies dans son métier, mais à force de répétition, de raffinement et de patience, Lusine prolonge un moment déterminant et livre une pièce essentielle de sa discographie. Pour les fans de Shigeto, Plaid, Benoît Pioulard, Telefon Tel Aviv, Casino vs Japan, Steve Hauschildt.

  1. Come and Go (feat. Vilja Larjosto)
  2. Zero to Sixty (feat. Sarah Jaffe)
  3. Faceless
  4. Dreaming (feat. Asy Saavedra)
  5. Transonic
  6. Plateau
  7. Long Light (feat. Benoît Pioulard)
  8. Cut and Cover
  9. Home
  10. Rafters
  11. Double Take
Format

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