The Age of Aquarius, le nouvel album de YĪN YĪN, est un appel à la danse pure et simple. C’est aussi un disque doté d’une profondeur considérable, celle du temps cosmique, des longues heures passées en studio et de la volonté de transcender l’ennui inhérent à la vie quotidienne dans la ville de Maastricht. YĪN YĪN se voit comme une bande de doux rêveurs musicaux. La ville de Maastricht, vieille, belle, et un peu guindée n’est pas vraiment propice à l’émergence d’une scène musicale animée. C’est un endroit où les outsiders se reconnaissent rapidement. Les membres de YĪN YĪN sont tous des gens de la nuit. Leur amitié est née de la co-organisation de soirées DIY. Avant la formation du groupe, aucun d’eux n’avait fait carrière, ni même terminé d’études (pourtant un truc “très néerlandais”). Les choses commencent à bouger lorsque Yves Lennertz et Kees Berkers décident d’enregistrer une cassette inspirée de la musique du sud et du sud-est de l’Asie. Le duo emmène beaucoup d’instruments dans un local de répétition, loué dans un petit village près de la ville, et ils y enregistrent plusieurs morceaux en trois jours seulement. Ils ont ensuite demandé à des amis musiciens de les aider pour un concert et à partir de ce soir-là sont devenus un groupe complet, avec Remy Scheren à la basse, Robbert Verwijlen aux claviers ainsi que Jerome Cardynaals et Gino Bombrini aux percussions. Le groupe décide de garder cette spontanéité lors des enregistrements. On peut notamment les entendre s’applaudir les uns les autres à la fin de “Declined By Universe”, un titre qui fait référence au fait que nous sommes tous des marginaux. Sur ce  nouvel album The Age of Aquarius, le groupe rend un second hommage à Chong Wang, figure historique mystique dont on sait très peu de choses. Certaines personnes nient même son existence. Le nom initial de l’album était YĪN YĪN in Space, le groupe ayant la vision d’une entité voyageant à travers l’espace et rencontrant différentes planètes, aliens, fêtes et galaxies en chemin. Malgré le changement de nom, la musique reste la bande-son de cette vision. Des morceaux laissent échapper des bouts de boogie électrique et d’Italo disco. “Shēnzou V” trace une route majestueuse entre une musique pop aux influences orientales et les méditations électroniques du style Italo et Harmonia. YĪN YĪN s’inspire également de l’énergie positive recueillie pendant leur des concerts pour alimenter un son qui fait bouger les gens. La formation a utilisé plus de samples, de boîtes à rythmes et de synthétiseur sur The Age of Aquarius que sur l’album précédent. “Faiyadansu”, par exemple, commence par un sample trouvé sur un vieux disque de koto traditionnel japonais. L’ère du Verseau est considérée comme une période où l’humanité prend le contrôle de la Terre et de son destin comme un héritage légitime, le destin de l’humanité étant la révélation de la vérité et l’expansion de la conscience. Pour YĪN YĪN cela désigne surtout le moment où le disque a pris forme, au cours du mois de janvier précédent, lorsque l’âge était censé se lever. D’autres références aux temps cosmiques apparaissent dans les morceaux “Kali Yuga” et “Satya Yuga”. “Kali Yuga” dans l’hindouisme, est le quatrième et le pire des quatre yugas (âges du monde) dans un cycle Yuga, précédé par le Dvapara Yuga et suivi du Krita (Satya) Yuga du cycle suivant. On pense qu’il s’agit de l’âge actuel, rempli de conflits et de péchés. Qui a dit que ce n’était qu’un disque pour danser ?

1. Satya Yuga
2. Chong Wang
3. Shēnzou V.
4. Faiyadansu
5. Declined By Universe
6. Nautilus
7. The Age Of Aquarius
8. Kali Yuga

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