Depuis 2016, Public Memory produit de l’électronique lo-fi issu des recoins les plus sombres du paysage psychique. Atmosphères granuleuses, synthétiseurs endommagés et voix surnaturelles se mélangent à un mix de percussions électroniques et organiques, créant un sentiment de malaise puissant. Ceci, combiné à la production ténébreuse et au chant empli d’émotion de Robert Toher, crée un contraste singulier entre force et vulnérabilité. Le nouvel album de Public Memory, Ripped Apparition, continue d’explorer ces thèmes. Plus que tous les projets qui l’ont précédé, Ripped Apparition est filtré à travers la lentille narcotique de Public Memory. Quelque part entre rêve et cauchemar, à la fois ralenti et accéléré, laid et beau. En écoutant “Epigone”, vous n’imagineriez pas être plongé si profondément aux entrailles de ce monde. Les rythmes détendus et les synthés aérés contrastent joliment avec les mélodies, anxieuses et descendantes, de Toher, mais l’impression globale est plus légère, plus vaste que d’habitude. “Midsummer Shadow”, au contraire, compresse, oppresse. Des batteries claustrophobes forcent la chanson à avancer, malgré la sensation de murs qui se referment autour d’elles. Malgré son jeu constant avec notre perception du temps, Ripped Apparition n’est pas simplement un entraînement nostalgique. Il ne recule pas non plus dans un monde imaginaire à venir. L’album évoque un passé et un futur dégradés, existant simultanément, saturés de perte et d’incertitude. S’échapper vers une autre époque n’est pas une option, il n’y a que le présent implacable et une tentative de donner un sens aux rêves et aux fantasmes sur lesquels nous l’avons construit.

 

Poids 0.120 kg
Format

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