En revenant aux bases avec Every Good Boy Deserves Fudge, Mudhoney est allé à rebours du bon sens. Ce n’était pas la première ni la dernière fois. Un mois après sa sortie en juillet 1991, l’album entrait dans les tops et posait une pierre angulaire pour l’avenir. L’album a été commencé au Music Source Studio, un grand espace équipé d’une table de mixage 24 pistes – carrément futuriste, par rapport à la configuration 8 pistes qui avait donné naissance en 1988 au premier single catalytique “Touch Me I’m Sick”. La session Music Source s’est rapidement transformée en un faux départ car elle sonnait, selon le guitariste Steve Turner, un peu trop propre et aguicheuse. La leçon est retenue, le groupe devient primitif et commence à travailler sur la configuration 8 pistes de Conrad Uno à Egg Studio. Baptisé ainsi d’après les cartons d’œufs collés sur les murs dans une tentative optimiste d’insonorisation, Egg se targuait d’avoir une console d’enregistrement Spectra Sonics à 8 pistes vintage datant des années 60, construite à l’origine pour Stax à Memphis. C’est ainsi qu’au printemps 1991, Mudhoney enregistre Every Good Boy Deserves Fudge. L’album est un tourbillon des influences du groupe à l’époque : le rock garage féroce des années 60 de leurs prédécesseurs, The Sonics et The Lollipop Shoppe, le post-hardcore grinçant de Drunks With Guns, les denses atmosphères de guitare de Neil Young, les morceaux lysergiques de Spacemen 3 et Hawkwind, l’existentialisme cafardeux de Zounds et la férocité satirique du punk hardcore des années 80. L’alchimie particulière du quatuor a fait en sorte que ces hommages affectueux ne glissent jamais vers le pastiche. En fin de compte, Every Good Boy Deserves Fudge incarnait le meilleur de Mudhoney : un groupe renouant avec ses instincts et se réinventant au passage. Cette édition du 30e anniversaire, remasterisée par Bob Weston au Chicago Mastering Service, témoigne de la montée en puissance créative qui les a poussés à cette période. Les sessions studio ont produit un ensemble de compositions qui apparaîtront par la suite sur des faces B, compilations et splits. Cette édition comprend tous ces titres, ainsi qu’une multitude de chansons inédites, y compris les cinq morceaux de la session Music Source.
- Generation Genocide
- Let It Slide
- Good Enough
- Something So Clear
- Thorn
- Into the Drink
- Broken Hands
- Who You Drivin’ Now?
- Move Out
- Shoot the Moon
- Fuzzgun’ 91
- Pokin’ Around
- Don’t Fade IV
- Check-Out Time
- March to Fuzz
- Ounce of Deception
- Paperback Life (alternate version)
- Fuzzbuster
- Bushpusher Man
- Flowers for Industry
- Thorn (1st attempt)
- Overblown
- March From Fuzz
- You’re Gone
- Something So Clear (24-track demo)
- Bushpusher Man (24-track demo)
- Pokin’ Around (24-track demo)
- Check-Out Time (24-track demo)
- Generation Genocide (24-track demo)